Si nos parcs nationaux permettaient de prendre soin des plus vulnérables

Peut-être faites-vous partie des Québécois qui ont profité des 46 établissements de plein air du réseau de la SEPAQ créant ainsi un achalandage de 12,1 millions de jours de visite au cours de la dernière année. L’année 2021 en a été une d’exception en matière d’achalandage, de revenus et de bénéfices nets pour la SEPAQ.  Réjouissons-nous que les Québécois profitent de ces actifs naturels, qui nous appartiennent collectivement, dans un contexte où la préservation des espaces verts est un défi de taille.

Toutefois, ce sont très majoritairement les Québécois pratiquant des activités de plein air qui profitent de notre réseau de parcs. Les randonneurs, les pêcheurs, les chasseurs, les coureurs, les skieurs, les visiteurs, alouette! Cela est tout à fait cohérent avec la mission actuelle de la SEPAQ soit celle d’assumer l’exploitation et la mise en valeur des territoires et des établissements que lui confie le gouvernement du Québec. 

Une mission sociale et inclusive

Peut-on rêver d’une mission sociale plus inclusive pour nos parcs nationaux? L’inclusion ne se résume pas qu’à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite ou à l’accessibilité financière pour les familles. 

L’inclusion, c’est également d’encourager les clientèles oubliées, marginalisées et vulnérables à vivre des expériences nature dans nos parcs nationaux. Ces clientèles ne cherchent pas nécessairement le nouveau sentier de vélo ou de randonnée ni même à pratiquer une activité sportive. Ces clientèles plus vulnérables – pensons à des enfants malades et leur famille – cherchent du répit et de la quiétude… loin de l’effervescence de l’achalandage touristique. 

Imaginons si les 23 parcs nationaux et 13 réserves fauniques dédiaient une parcelle de territoire à des clientèles vulnérables pour leur permettre de se ressourcer et de profiter des bienfaits physiques, psychiques et émotionnels de la nature. 

Imaginons si les 23 parcs nationaux et 13 réserves fauniques s’associaient avec des organismes du milieu pour développer et implanter des projets de répit-prévention-guérison-éducation en fonction des besoins réels des clientèles vulnérables de leur région. Le gouvernement nouvellement élu a d’ailleurs annoncé 100 M$ pour la création de 500 nouvelles places dans des centres de répit pour les enfants handicapés et leur famille.

Imaginons qu’une partie de ces places se retrouve dans la nature paisible de nos parcs nationaux, ces espaces verts qui appartiennent à toute la collectivité. Il s’agirait là d’un programme audacieux et novateur : un projet signature de ce gouvernement. 

Mentionnons qu’un premier projet concret de répit pour enfants vulnérables et leur famille existe déjà au Québec :  celui porté par un regroupement citoyen dans le cadre de l’agrandissement du parc du Mont Orford. 

« Connecter les gens à la nature ». Le slogan de la SEPAQ serait d’autant plus porteur si nos parcs nationaux développaient des projets innovants en tenant compte des besoins des clientèles vulnérables et marginalisées en sus des clientèles sportives, corporatives et touristiques… afin que tous puissent se connecter à la nature et bénéficier de ses nombreux bienfaits. 

Signataires de la lettre ouverte

Regroupement citoyen Accès Enfant Nature 

  • Dr Michel Bureau (pédiatre, doyen émérite, Université de Sherbrooke, ex-s-ministre Ass. MSSS)  
  • Dre Diane Clavet (médecin de famille ex-vice-doyen, FMSS de l’Université de Sherbrooke)

PDG des CHU / CIUSSS mère-enfant du Québec

  • Caroline Barbir (présidente-directrice générale – CHU Sainte-Justine) 
  • Martin Beaumont (président-directeur général – CHU de Québec)
  • Pierre Gfeller (président-directeur général – CUSM McGill) 
  • Stéphane Tremblay (président-directeur général – CIUSSS de l’Estrie-CHUS)

Directeurs des départements universitaires de pédiatrie du Québec

  • Dr Patrick Daigneault (directeur du département universitaire de pédiatrie, Université Laval et Centre mère enfant – CHU de Québec)
  • Dre Bethany Joy Forster (directrice du département universitaire de pédiatrie, Université McGill et hôpital de Montréal pour enfants)
  • Dre Anne Monique Nuyt (directrice du département universitaire de pédiatrie, Université de Montréal et CHU Sainte-Justine)
  • Dr Jean-Sébastien Tremblay-Roy (directeur du département universitaire de pédiatrie, Faculté de médecine et des sciences de la santé et centre mère-enfant CIUSSS de l’Estrie-CHUS)

Personnes publiques commises à la cause des enfants malades

  • Camil Bouchard (président, Groupe de travail 1991: Un Québec Fou de ses enfants)
  • Dr Guy Breton (C.M., O.Q., C.O.M., M.D. Professeur émérite, Recteur émérite, Université de Montréal)
  • Jean Duchesneau (président, Fondation Papillon) 
  • François Dugas (président, Groupe communautaire GIOIA)
  • Dr Diane Francoeur (Ex- présidente FMSQ, CHU Sainte-Justine)
  • Dr Mauril Gaudreault (président, Collège des Médecins du Québec)
  • Dr Gilles Julien (pédiatre social, fondateur et directeur clinique, Fondation Dr Julien)
  • Pierre Lavoie (ONQ, Co-Fondateur Le Grand défi Pierre Lavoie)
  • Jonathan Pratt (directeur-général, Regroupement Québécois Maladies Orphelines)
  • Dre Marie-Claude Roy (présidente, Association des pédiatres du Québec)

Cette lettre a été publiée dans le Réseau des Coops de l’information le 15 novembre 2022.